Surgical Task Force
Deux fois par jour, à 11h et à 17h, deux chirurgiens entrent dans les services de réanimation de la clinique Ambroise Paré. Rodés à l'installation des patients pour des opération du dos, ce neurochirurgien et ce chirurgien orthopédiste viennent pour retourner les patients sous respiration artificielle afin d'améliorer leur oxygénation. En effet, en position ventrale, les poumons respirent mieux. 6h sur le dos et 18h sur le ventre, la manœuvre quotidienne est risquée et l'aide de tous est bienvenue. Faute de pouvoir opérer, ces praticiens se sont portés volontaires pour aider leurs collègues réanimateurs. Cette solidarité est une marque de la mobilisation des soignants
lors de cette épidémie de coronavirus.
Nous avons regagné Rouen après deux jours et une nuit, notre mission accomplie. Les infirmiers et infirmières de la clinique Saint Hilaire poursuivent leur engagement jusqu'au 18 avril, en immersion dans les services exposés ou non au covid +, favorisant ainsi la récupération des personnels parisiens engagés depuis plusieurs semaines. Notre retour a permis que trois autres anesthésistes réanimateurs de notre équipe aillent travailler en réanimation covid de l'hôpital Bichat, tandis que deux autres ont été mobilisés sur le CHU de Rouen. L'un d'entre eux est engagé en réanimation médicale depuis ce matin. La clinique Saint Hilaire et ses personnels amplifient ainsi leurs engagements dans la lutte contre l'épidémie.
Ceux qui restent sont disponibles pour accueillir les urgences chirurgicales et cardiologiques, tout en maintenant ouverts les lits de réanimation et de médecine pour patients covid +. Force est de constater que la maîtrise de la pandémie, grâce à un confinement difficile et bien respecté, nous évite d'avoir à en accueillir. Tandis que nos infirmiers, infirmières et anesthésistes portent leurs efforts sur les malades parisiens, y compris dans les réanimations rouennaises, nous nous concentrons aussi sur celles et ceux qui attendent d'être soignés depuis plusieurs semaines. A force d'attendre, des interventions sont devenues difficilement différables. Il va aussi falloir assurer celles-ci, avec le maximum de précautions vis à vis du risque viral.