Mixité sociale en péril ?
La révision du plan local d'urbanisme sera débattue lors du conseil municipal de vendredi prochain. La principale mesure concerne la construction des logements sociaux. La loi oblige chaque commune à disposer d'au moins 20 % de logements sociaux, ce qui est atteint sur Rouen.
Jusqu'alors, toute construction neuve d'au moins 30 logements devait comporter 20 % de logements sociaux, en plus des programmes spécifiques de construction HLM. La proposition est maintenant faite de monter ce seuil, sur Rouen, à 25 % de logements sociaux pour les programmes immobiliers à partir de 4 logements.
Cette décision qui peut apparaitre louable risque d'être contre-productive en terme de mixité sociale. Tout d'abord, les familles aisées ont entamé une migration vers les plateaux Nord et Est depuis plusieurs dizaines d'années. La municipalité précédente avait fait le choix d'en ramener en centre-ville en favorisant des programmes immobiliers de prestige. Le GPV et l'ANRU permettaient quant à eux la rénovation en profondeur du logement social et des constructions neuves.
Les nouvelles obligations du plan d'urbanisme vont stériliser les investissements privés sur Rouen, aggravant la situation des entreprises du bâtiment locales. De plus, la question se posera de la capacité des locataires des logements sociaux de petites résidences à payer des charges locatives élevées. Le loyer peut être encadré mais les charges ne le seront pas !