Saint Hilaire mobilisée !
Le 29 octobre, le ministre de la santé écrivait à nos établissements pour ne plus prendre en charge au bloc opératoire que les urgences ou les interventions dont le report constituerait une perte de chance, afin de libérer des moyens pour les patients Covid. Chaque jour, le CHU de Rouen nous demande de prendre en charge des malades Covid stabilisés, afin de pouvoir en accueillir de nouveaux, et de fournir du personnel soignant. Il nous avait déjà sollicité pour transférer des patients à opérer.
Nous avons répondu présents en diminuant fortement notre activité opératoire, hors urgences, en ouvrant une unité Covid, en y accueillant des patients Covid issus du CHU, en mettant nos équipes opératoires à disposition. Un de nos médecins anesthésiste réanimateur va rejoindre la réanimation médicale du CHU dès lundi prochain.
Néanmoins la situation est loin d'être simple. 25 membres du personnel de la clinique ont contracté le Covid depuis un mois (dont 8 diagnostiqués pour la seule journée d'hier). Nous avons dû gérer un cluster, diagnostiquer des patients chirurgicaux qui ont développé le Covid peu de temps après leur entrée malgré des tests initiaux négatifs, interdire à nouveau les visites, supprimer les pauses au sein des services, remettre en place un tri à l'entrée de la clinique, majorer les gestes barrière, dépister par PCR tout patient entrant dans l'établissement, modifier notre organisation...
L'effort demandé a été considérable. La fatigue est là. Des tensions et des difficultés sont apparues.
Grâce à l'implication, à la bonne volonté et au professionnalisme de chacune et chacun, issus des équipes soignantes, techniques et administratives, des solutions ont été trouvées. Nous relevons les défis successifs et remplissons notre mission au service de la santé de nos concitoyens, sans compter nos efforts. Il faudra veiller à ne pas épuiser nos forces vives et continuer à les protéger avec du matériel de protection individuelle dont l'approvisionnement n'est pas forcément assuré dans la durée.
Je rêve néanmoins du moment où nous pourrons, enfin, retrouver nos gestes de convivialité, partager un café autour d'une table, échanger des sourires sans masque... bref tout ce qui soude nos équipes au delà du travail accompli !