Pas de vaccin pour les libéraux !
Face à l'épidémie de Covid, notre première arme efficace est ce vaccin développé en des temps records. Innovant, efficace, disponible : la perspective d'un retour à la normale devenait crédible d'ici quelques mois. L'Europe en avait réservé des millions de doses et nous allions enfin pouvoir protéger notre population !
Mais notre technostructure, après avoir été lamentable sur la mise à disposition de moyens de protection, sur l'utilité niée des masques, sur les aberrations des produits mis en vente dans les supermarchés, sur la fermeture de commerces inoffensifs, bat maintenant les records de lenteur de vaccination.
Alors, le président de la République se "révolte" et ordonne d'accélérer le mouvement. Le ministre de la santé annonce dans la foulée que, dès ce lundi, le personnel de santé de plus de 50 ans allait pouvoir se faire vacciner. Entrant dans cette catégorie, je téléphone ce matin à l'agence régionale de santé de Normandie. La standardiste fut incapable de me répondre autre chose que d'aller me renseigner sur le site du ministère de la santé : aucune réponse concrète, aucune réponse territoriale... Interrogeant plus directement un collègue du CHU, il me répondit qu'il espérait l'ouverture d'une "offre externe" cette semaine. Pendant ce temps, d'autres collègues hospitaliers (personnel de santé de plus de 50 ans) se faisaient phorographier en train d'être vaccinés au CHU.
Alors que les soignants libéraux sont en première ligne face à la Covid (médecins généralistes bien évidemment, infirmières libérales, aides à la personne, mais aussi tout le personnel soignant des cliniques), nous sommes exclus de cette première vague de vaccination. Cette discrimination est lamentable et révoltante. La logistique va sans doute être affinée dans les semaines à venir mais l'administration sanitaire et hospitalière publique démontre une nouvelle fois son ostracisme et son égocentrisme. Le partenariat de façade entre public et privé se fait une nouvelle fois au détriment du secteur libéral et donc des patients qui attendent une égalité de traitement.
Nous en avons eu de multiples exemples depuis des années. Cette discrimination est contre-productive pour notre système de santé. Il est temps de tout remettre à plat et de créer enfin un système de santé intégrant de manière harmonieuse les libéraux à leur juste place.