Improvisation totale et coupable !
Suite aux réactions venues de toutes parts, les vaccins vont finalement être mis à disposition des soignants. Ceci se fait dans le cadre d'une improvisation et d'une désorganisation incroyables. Dans la journée d'hier, l'agence régionale de santé (ARS) de Normandie, vertement secouée par le ministère de la santé, a décidé de laisser les soignants de plus de 50 ans, ou présentant un risque particulier, avoir accès à la vaccination.
Deux remarques : il faut savoir que, durant le week-end, ordres et contre ordres nationaux se sont succédés vis à vis de cette problématique.
Ensuite, l'ARS a fait le forcing dans l'après-midi d'hier pour que des médecins libéraux se fasssent vacciner afin de pouvoir absolument communiquer dans les médias sur cette merveileuse initiative... peu importait que ceci se fasse sans aucune organisation !
Si cette avancée est louable, les conditions dans lesquelles elle est réalisée est lamentable. Ceci démontre qu'alors que le gouvernement et les ARS savaient que les vaccins allaient arriver, aucune organisation, aucun plan, n'ont été mis en place. Tout ceci se fait dans la plus grande improvisation. Si les cliniques vont pouvoir recenser les personnes prioritaires et organiser les vaccinations, quid des médecins généralistes, des infirmières libérales, des aides-soignants de ville ?
25000 doses de vaccins étaient disponibles en Normandie cette semaine, 30 000 arrivent ces jours-ci. Elles attendaient tranquillement dans leurs congélateurs que quelqu'un se bouge...
Je vais me faire vacciner dès que possible mais, plutôt que de prioriser quelques personnes, ce sont tous les soignants qu'il faut vacciner dès maintenant : de ville et des établissements de santé (hôpitaux, cliniques, EHPAD, médico-sociaux) afin de protéger ceux dont ils ont la charge !
Manifestement les personnes en charge de ce dossier au niveau national ne sont pas à la hauteur de l'enjeu. Nous nous en doutions après les errements sur les masques, les fermetures de magasins, les décisions prises à contre-temps... Cet épisode vaccinal ne fait que le confirmer.