Merci à Chantal JOUANNO

Enfin !
Le Président de la République a annoncé ce matin son projet de réforme des collectivités locales... ou en tout cas de leurs élus. Les conseillers généraux et régionaux seront donc remplacés par des conseillers territoriaux, adoubés grâce au suffrage universel par canton, tout en gardant une part de proportionnelle permettant une représentation plus large de tous les partis politiques.
Ceci ne serait rien sans une clarification des compétences des collectivités, totalement opaques aujourd'hui pour les citoyens, avec des financement croisés diluant les responsabilités de chacun. Un impôt par collectivité, des compétences ciblées et compréhensibles sont indispensables à une meilleure démocratie.
Bref, tout ceci va dans le bon sens. Je l'ai espéré en 2002 avec Jacques CHIRAC, je l'ai rêvé en 2007 avec Nicolas SARKOZY. A l'époque, j'avais même regretté que ceci ne figure pas dans son programme électoral. Finalement nous y arrivons. Tant mieux pour notre pays.
Déni de démocratie

Cette obstruction de la part du maire de Rouen et d'autant plus grave que le conseil de ce jour avait à débattre de deux sujets majeurs pour l'avenir de Rouen : l'espace Monet Cathédrale et l'élargissement de la Communauté d'Agglomération Rouennaise. Catherine Morin-Desailly (Centre Démocrates et Indépendants) Edgar Menguy (UMP Réussir ensemble) Bruno Devaux (Rouen Social et Libéral)
CREA
Samedi matin, le conseil municipal de Rouen aura à se prononcer sur la création de la communauté d'agglomération élargie (à Elbeuf et à Seine-Austreberthe). Ceci est un ersatz de communauté urbaine que M. FABIUS n'a pas réussi à réaliser... faute de 7000 habitants ! En effet la CREA rassemblera 493 000 habitants, la communauté urbaine démarrant à 500 000. C'est la récidive de la malédiction de l'aéroport de Boos, auquel il manque quelques dizaines de mètres de piste !
Hier soir lors de la réunion d'information, on s'est gargarisé de devenir la plus grande communauté d'agglomération de France ! Argument ridicule qui cache un échec politique. Pour autant, nous soutiendrons ce projet, comme nous avons soutenu la création de la communauté d'agglomération en 2000, comme nous avons soutenu l'extension de ses compétences et comme nous soutiendrons la création de la communauté urbaine. Ces outils sont nécessaires, permettant une meilleure coordination et une meilleure efficacité dans la gestion de nos communes.
Mais une nouvelle gouvernance est tout aussi nécessaire, avec une présidence qui doit être assurée par le maire de la ville-centre. Cette évidence dépasse les clivages politiques. Le strapontin acordé à l'actuelle maire ne saurait dissimuler l'abandon des intérêts rouennais. Or ceci n'est bon ni pour Rouen ni pour son agglo.
Hier soir, dans le bureau du Maire...
Hier soir s'est tenue la première conférence des présidents de groupe du conseil municipal de Rouen. Limitation du temps de parole et orientation des débats à l'ordre du jour. Sur le palais des congrès et le nouveau projet, 15 minutes seulement seront accordées par le maire. Il est vrai que ce sujet est dérangeant et qu'il vaut mieux ne pas s'attarder dessus. Nous y reviendrons.
Mais cette réunion fut surtout une occasion manquée. En effet, nous aurons à nommer les 28 délégués de la ville de Rouen à la nouvelle communauté d'agglomération. Comme le nombre de délégués augmente, il y avait la possibilité d'accorder des places à l'opposition. Trois ou quatre siège ne mettaient pas en péril la majorité écrasante du PS (70 % des sièges ?) et donnaient à l'opposition un espace d'information et d'expression. Refus catégorique du maire ("vous avez des représentants via vos partis politiques sur d'autres communes"). C'est une occasion manquée de faire preuve d'ouverture et de sens de la démocratie. Elle est à l'image de cette majorité frileuse et divisée, recroquevillée sur elle-même, tournant le dos aux Rouennaises et aux Rouennais.
Heureusement, le texte de loi sur les collectivités territoriales prévoit, à l'avenir, l'élection des délégués à la communauté d'agglomération en même temps que celle des conseillers municipaux. Ceci redonnera un peu de démocratie à cette instance qui l'est si peu. Mme FOURNEYRON aurait pu anticiper. Mais ce n'est manifestement pas son état d'esprit. Dommage.