16ème anniversaire de la mort de Jean Lecanuet
Il y a 16 ans, le 21 février 1993, mourrait Jean Lecanuet. Personnage emblématique du centre et ambassadeur sans pareil de Rouen, il reste ancré dans le coeur de bien des Rouennais. Son charisme, sa simplicité l'ont fait apprécié de tous.
Aujourd'hui, son héritage est avant tout lié à son combat pour l'Europe. Il s'y affronta avec le Général de Gaulle. En mai 1992, déjà affaibli par la maladie, il tint encore à s'exprimer lors des fêtes Jeanne d'Arc et ce fut à nouveau un cri de confiance en l'Europe. Je le cite "Les pages tournent au vent de l'histoire, mais c'est toujours le même livre, le livre de la France. Et demain, la page blanche ou si peu écrite encore de l'Europe, s'offrira à notre France. Ce sera un autre chapitre du même livre.">
Faut-il conserver le ministère de la culture ?

A l'occasion du 50ème anniversaire de la création du ministère de la culture, un débat s'est engagé sur l'évaluation de la politique culturelle d'Etat, symbolisée par le Ministère des Affaires Culturelles devenu Ministère de la Culture. Auparavant, il s'agissait d'un Secrétariat d'Etat aux Beaux-Arts, dépendant de l'Education Nationale.
Il s'agissait alors de donner à André Malraux les moyens de créer un lien direct entre la culture et le public, notamment par la création des Maisons des Jeunes et de la Culture. Or, 50 ans plus tard, l'évaluation est cruelle au regard des ambitions affichées et des moyens investis. La politique culturelle reste avant tout l'affaire de l'Etat tandis que l'accès à la culture classique reste confiné à 8 % des Français pour une pratique culturelle forte et régulière et à 23 % pour une pratique plus ou moins régulière !
Plus que jamais, la culture est liée à l'économie et au choix du plus grand nombre, abandonnant l'exigence didactique, esthétique et intellectuelle au profit de la distraction et de l'audimat. L'enjeu de notre XXième siècle ne serait-il pas de doter réellement une collectivité locale des moyens de cette politique culturelle ?
J'y reviendrai ces jours-ci à travers le prisme de la gratuité des musées et de la politique culturelle du conseil général de Seine-Maritime.
Gazette de Rouen N°139
Le numéro 139 de La Gazette de Rouen est sortie ce week-end (Gazette139.pdf).>
Au sommaire Concertation sur l'île Lacroix, disparition de Normandie métropole et EPR à Penly.
Vous pouvez vous abonner gratuitement à La Gazette et la recevoir par courriel dès sa sortie. Pour celà, il suffit d'adresser vos coordonnées à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.>
Conseil général : sans projet !

Autrement dit, le conseil général sait capter des monuments prestigieux mais ne sait plus ensuite quoi en faire. Il est en panne de projet culturel ! Alors, quand on voit de quelle manière il veut maintenant dépouiller Rouen de sa médiathèque et de son Museum d'histoire naturel, sans aucun projet structuré concernant ces bâtiments, on peut être inquiet sur leur devenir.
C'est ce que j'appelle le "syndrôme de Médor" , comme le chien avec son os : "je n'en fais rien mais tu ne dois pas y toucher sinon je mords" ! Au lieu d'augmenter les impôts, le président du conseil général ferait mieux de réfléchir à l'utilisation de son patrimoine.>
Cantines municipales
Faut-il passer les cantines scolaires en régie municipale ? La fin du contrat de délégation de service public rouennais à la société Avenance rend ce débat d'actualité. Ayant été interrogé par un journaliste de Paris-Normandie il y a quelques jours voici quelle fut ma réponse.
La ville doit prioriser son action sur son coeur de métier : entretien des voiries, propreté, services aux habitant... La cuisine nécessite une action de professionnels de l'alimentation. La vocation strictement municipale n'est pas évidente.
Sur la qualité des repas : si celle-ci laisse à désirer, il faut renégocier le cahier des charges avec l'entreprise concernée. Si la ville rajoute 1 € par repas, celui-ci se retrouvera dans l'assiette des enfants ! Si on veut de la qualité, il faut y mettre le prix.
Sur la régie du Havre : la ville est trois fois plus peuplée que Rouen et ne raisonne pas sur la même échelle. Le retour en Régie à Rouen nécessiterait des investissements majeurs, peu justifiables dans le contexte économique actuel.
Bref, loin du dogmatisme écolocommuniste, il faut rester pragmatique et comparer les coûts éventuels. La délégation de la cuisine scolaire à une entreprise n'est pas synonyme de médiocrité. Celle-ci se situe au niveau des sommes investies dans les repas. Les gesticulations autour du "bio", habillage donné à un morceau de pain donné aux enfants, tout comme la volonté de remunicipaliser systématiquement sans se soucier des répercussions économiques, ne sont guère crédibles.>